Après cuenca on a passé quelques jours à vilcabamba, petit havre de paix et de gringos, histoire de monter à cheval dans la montagne et se reposer un peu. La ballade était superbe, Emilie se débrouille très bien, mais pour le repos ça manquait un peu d´eau courante. En effet, comme il pleut beaucoup on a passé quatre jours avec des coupures d´eau.
Ma petite angine était surement due à la pluie mais elle ne m´a pas découragé pour me lever à cinq heure du matin. La tourista qui s´est déclarée ce matin là ne m´a pas découragé pour prendre un bus à six heure. Les deux premières heures on a passé cinq cols à plus de deux mille cinq cent mètres d´altitude, le paysage était superbe, Emilie a dormi. Six heures et cent kilomètres plus tard on est arrivés à zumba. C´est vous dire si la piste a été difficile et que l´expression serrer les fesses a pris tout son sens.
Bien sur je n´ai pas faim mais heureusement il y a des toilettes au terminal des bus. On se renseigne pour savoir s´il y a des bus qui vont à la frontière péruvienne mais les prochains sont dans plus de deux heures alors on prend un taxi collectif un peu plus cher mais plus rapide et qui part presque immédiatement. Avec nous il y a un suédois qui va nous aider pour la suite du voyage et en particulier trouver les moyens de transports.
La frontière est un peu halucinante, un grand pont presque neuf au milieu de nulle part et à une heure de piste du premier village d´un côté comme de l´autre. Les formalitées sont très rapides et on reprend un collectif du côté du pérou, mais cette fois-ci au lieu d´un tout terrain flambant neuf c´est une vieille japonaise dans laquelle on monte à sept. C´est pratique, ça aide à serrer les fesses. On changera encore une fois de taxi, cette fois à huit dans la voiture, avant d´arriver à jaen au bout de douze heures de voyage. On n´a pas vraiment eu le temps de manger de la journée, on est crevés, j´ai de la fièvre et je ne trouve pas ma carte bleue. Emilie essaye la sienne dans trois distributeurs différents qui la refusent en disant qu´elle est expirée alors qu´elle ne l´est pas et on n´arrive pas à trouver de bureau de change ouvert un dimanche à cette heure là. De toutes façons on n´a que cinquante dollars puisqu´on pensait retirer en arrivant.
On va donc à l´hotel qu´on avait repéré dans notre guide mais il est complet. On finit par en trouver un convenable et on explique notre problème de change pour ne pas avoir à payer tout de suite. On se pose un peu, ça fait du bien d´avoir au moins un endroit où se poser et je vérifie toutes mes affaires pour retrouver ma carte bleue. En fait je l´avais juste changée de poche mais la fatigue aidant j´avais oublié.
On part donc à la recherche d´un restaurant, mais avec des repas à moins de dix nouveaux sols, environ trois dollars, ils ne prennent pas la carte bleue ni les dollars. A force de demander on finira part trouver un bureau de change qui va nous permettre de manger enfin, du riz pour moi. En sortant du restaurant on va même tomber sur une banque qui accepte ma carte, la seule de la ville qui prend les mastercards.
On s´endormira rapidemant sous le poids de la fatigue de cette journée, la plus rude de ces quatres dernières années.
Le lendemain on est étonnés par le café qu´on nous sert, un verre d´eau chaude avec une petite carafe de concentré de café. On prend un mototaxi, sorte de tricycle à moteur, pour la gare routière puis un collectivo, toujours à huit, qui dois nous emmener à chachapoyas.
A quinze heure et théoriquement une heure de route de notre destination la route est barrée par une barrière gardée par un policier. Le conducteur coupe le moteur et va serrer la main au policier puis vient m´expliquer que la route est fermée pour travaux tous les jours de six heures du matin à dix neuf heure. On a donc quatre heures a attendre et je ne m´explique pas pourquoi le conducteur roulait aussi vite. Quatre heures c´est long quand on n´a rien à faire, surtout pour Emilie qui commence a peter un boulon dans ces voitures dans lesquelles on ne peut même pas dormir pour passer le temps. On en profite donc pour se reposer un peu et se ballader car il fait bon et l´après midi est agréable.
La nuit on arrive enfin à chachapoyas où on décide de rester plusieurs jours pour se reposer et visiter kuélap, une sorte de ville fortifiée contemporaine des incas qui est magnifique.