Toulousain Marseillais

Après une année de congé sabbatique bien remplie il fallait bien songer à se sédentariser quelque part. D’un côté les finances s’approchaient dangereusement du rouge et de l’autre la durée maximale de ce fameux congé était atteinte. Pour continuer notre vadrouille il aurait fallu quitter ma place conservée bien au chaud sur toulouse et trouver un moyen de subvenir à nos besoins, au moins pécuniers. Heureusement avant de partir vers le continent américain j’avais anticipé ce dur retour à la réalité économique et pris mes dispositions pour tenter de prolonger cette conquête de l’ordinaire loin des souffleries d’airbus.

En effet, sachant qu’il serait difficile de tout piloter depuis les andes, j’avais chargé une intermédiaire de compléter puis d’envoyer mon dossier de demande de congé individuel de formation. Je ne saurai jamais trop la remercier puisque quelques jours avant de reposer le pied sur le sol français j’obtenais la réponse positive pour onze mois de congés supplémentaires et payés.

Ces congés me sont alloués pour suivre une formation de mon choix, en l’occurence j’ai choisi de préparer un brevet d’études professionnelles agricoles de maréchalerie. En fait j’hésitais un peu entre un cap à mirande et un bep à marseille. Sachant que la vie culturelle de mirande se résume à son festival international de musique country, Emilie a décidé que ce serait le bep à marseille.

Marseille, cette métropole cosmopolite et populaire est le royaume des cagoles qui maitrisent l’art de mimer un érotisme sensuel sans jamais sortir de la vulgarité. C’est la ville du soleil mais aussi du mistral, ce vent qui souffle aussi fort qu’en patagonie avec le froid de l’altiplano bolivien.

Marseille, plus belle ville au monde selon les marseillais, mais elle ne serait rien sans eux. Ils apportent la chaleur humaine dès que l’on s’immerge dans les ruelles. Leur gouaille naturelle quand elle est portée par l’accent caricatural des marseillais de naissance fait d’eux des poèmes vivants.

Etrangement, la mer si présente me parais lointaine. Je me suis toujours senti plus montagnard que marin, et même si je prend un grand plaisir à regarder le vol plané silencieux des goélands sous notre fenêtre, leur grâce et habileté quand ils tournent à angle droit au coin de la rue, je n’ai aucune envie de naviguer ou pêcher.

Enfin si ma modestie m’empêche de prétendre que c’est grâce à nous que marseille a remporté le titre de capitale européenne de la culture devant toulouse, il reste beaucoup à faire pour arriver au niveau des prétentions avancées même si le potentiel est là. Pour l’instant c’est surtout nos voisins montpelierains qui nous font découvrir l’esprit marseillais et nous sentir ici chez nous.

2 commentaires pour “Toulousain Marseillais”

  1. Loll dit :

    “maitrisent l’art de mimer un érotisme sensuel sans jamais sortir de la vulgarité”
    C’est exactement ça !
    Et pis … profites du vent pour te mettre à la planche !

  2. tGomas dit :

    J’ai tourné la phrase sept fois dans ma tête avant de l’écrire ;)

    Pour la planche je pense pas m’y mettre, je préfère garder mes bras pour manier le marteau à la forge.