Torres del paine (1/3)

Lors de notre passage à new york city Véro nous avait prévenus: “Si vous allez suffisament au sud ne manquez pas le parc national torres del paine, il est vraiment magnifique”. C’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, qui dit parc national dit randonnée et ça c’est pour moi, en plus c’est l’occasion rêvée de faire découvrir à Emilie les joies de la marche à pied qu’elle a un peu trop tendance à prendre pour du sport et donc de s’en méfier comme du côté obscur de la force: “Je suis ton père Luke” et tout ce qui va avec.
Comme je suis quelqu’un de prévoyant pour la randonnée on avait déjà profité de notre halte à new york city pour habiller un peu la miss, de celle à lima pour faire l’acquisition d’une paire de duvets et d’une tente et de celle à santiago pour compléter le tout avec un réchaud et une popote. J’avais même réussi au deuxième essai à acheter de vraies chaussures de marche à Emilie sous le prétexte de les lui offrir pour son anniversaire.
Comme je n’aime pas me lancer dans une randonnée sans avoir un peu testé mon matériel et connaître les capacitées de mes compagnons de marche on a profité de passer par ushuaïa pour faire une ballade avec un bon dénivelé et une randonnée un peu plus longue mais moins abrupte. Pour le matériel tout est nickel, je suis particulièrement content de la tente dont l’espace est très bien organisé. Le sac d’Emilie n’est pas ce qui se fait de mieux dans le domaine, sous prétexte de faire un sac “spécial fille” le fabricant a négligé les règles de base qui sont d’avoir un système de portage bien solidaire du sac, une répartition des volumes en hauteur le long du dos et surtout des réglages simples que l’on peut modifier régulièrement tout en marchant. Enfin bon, on ne va pas changer pour si peu un sac auquel elle tient et qui remplit son office depuis une dizaine d’années. Pour ma coéquipière je m’attendais à une meilleure capacité de portage mais dans l’ensemble il y a un bon potentiel à exploiter, on va donc commencer en douceur histoire de se mettre en condition.
Tout d’abord on se rend à puerto natales, la ville d’accès au parc remplie d’hôtels de passage et de boutiques spécialisées dans la location de matériel et l’organisation de sorties touristiques dans le parc. Comme on arrive la première semaine après la fin de la haute saison la ville est un peu vide, on sent qu’elle ne vit que pour et par le parc. Il n’y a rien à faire à part préparer son excursion et se reposer au retour. Pour réussir à faire vivre toute une ville il faut qu’il en draine du monde ce parc, et c’en est presque une industrie. Il y a trois compagnies qui affrettent chacune un bus par jour, deux en haute saison. Le trajet dure quatre heure sur une piste bien entretenue avec des travaux qui laissent présager de l’asphalte pour bientôt. A mi-chemin les bus font dix minute de pause dans une boutique de souvenirs, puis juste avant d’arriver une autre halte au bord d’un lac aux plages blanches de sel et à l’eau verte dans laquelle se reflètent les montagnes. On a peut être l’impression d’être en circuit organisé, c’est beau. Enfin, en arrivant dans le parc on passe à la caisse, presque le prix de quatre nuits d’hôtel, et on a droit à un petit speech pour nous expliquer les règles de base. Pas de feu et on ramène ses ordures avec soi ça me semble normal, on a toujours fait comme ça. Pas de bivouac en dehors des campements prévus je veux bien accepter étant donné le nombre de touristes c’est une mesure de protection qui semble nécessaire. Mais que les deux tiers des campements soient payants, qu’une partie du parc soit une estancia privée et que l’on n’ait pas le droit de sortir des sentiers balisés ça me donne vraiment l’impression de débarquer dans un parc d’attraction.

6 commentaires pour “Torres del paine (1/3)”

  1. tGomas dit :

    A la demande d’Emilie je découpe en trois parties un texte qui commence à être un peu long pour tenir dans un seul article sans que ceux du fond ne s’endorment avant d’arriver à la fin. Ca vous permet aussi de lire le début avant que je n’ai terminé d’écrire.
    Pour ce qui est des photos comme je disais à Laurent je suis à la bourre, mais je vais quand même essayer de mettre quelques belles images de cette patagonie avant de continuer à écrire. Enfin je m’engage à rien, c’est beaucoup plus rigolo de raconter ma vie que de trier des photos de ce que je peux voir par la fenêtre.

  2. Sandrouille dit :

    hello el “sherpa” !
    si je comprends bien, l’Aventure n’est pas pour demain ?… après un si long chemin parcouru ça doit être décevant d’avoir affaire à ce genre d’industrie touristique. Ca doit dénaturer un peu le site, non ? A moi, ça me fait penser à la première fois où on est allés sur l’île de Lifou avec Stef, quand après avoir vécu en tribu sous la case peinardo on a vu un paquebot de “pokens” (australiens) débarquer sur la plage avec leurs hamburgers ! Entre vivre un endroit paradisiaque seuls au monde ou avec 200 personnes, ça change tout ! heureusement qu’ils étaient de passage à la journée.
    j’ai hâte de suivre la suite de vos aventures dans le parc torres del paine… ciao amigos !

  3. Nico P. dit :

    Merci pour ce chouette récit. Bonne idée de découper, ça fait des pauses pour le boulot ;).

    PS. Merci pour la carte, j’avais acheté un globe à Nathan pour son anniversaire, ça tombe bien ! Donc ce soir, c’est Patagonie.
    PPS. C’est mieux si y a des photos, ça montre en direct où vous êtes pour les enfants. Et puis moi, j’ai pas de fenêtre au boulot, et quand je sors, c’est sur le parking de Carrouf :(.

  4. Pierre LORENDEAUX dit :

    Salut Thomas,
    Nous venons Dominique et moi de passer la soirée avec Nicole (pour une représentation de l’ATP à Montréal). C’est comme ça que nous avons eu connaissance de ton blog. Nous te suivrons désormais à la trace. C’est à dire que nous te lirons attentivement et avec intérêt. Bien affectueusement à toi, Pierre

  5. tGomas dit :

    @Sandrouille: Ne t’inquiètes pas, on n’est pas les plus à pleindre. En plus on est hors saison donc il y a moins de monde qu’en temps normal et puis sur le plan invasion touristique le parc c’était de la gnognote comparé au glaciar moreno où on est allés aujourd’hui et à la ville d’el calafate où on est en train de boire un verre et grignoter des cacahuètes dans un café littéraire sur fond sonore de funk. On n’est pas les plus à pleindre je te dis.

    @ Nico P.: Un éditeur qui me remercie pour mes écrits, c’est la classe. Je suis bien content que ça te plaise. Pour les photos c’est un boulot de fou, j’en ai prises quatre cent aujourd’hui… Et puis une fois une petite sélection faite il me faut les redimensionner pour pouvoir les mettre sur le blog et enfin les envoyer. Tout ça sur un eeepc avec un écran de sept pouces, je ne prend même pas la peine de faire de recadrage ou autre, c’est trop la galère. J’en ai une quarantaine de prêtes qui correspondent à la portion du voyage entre puerto montt et puerto natales, en passant par punta arena et ushuaïa, mais le débit du café ne me permet pas de les envoyer, il me faut trouver un hotel avec le wifi pour pouvoir les transférer dans la nuit.

    @ Pierre LORENDEAUX: Salut Pierre, et bienvenue sur le blog, ça me fait bien plaisir de savoir que vous êtes de plus en plus nombreux à suivre notre petit périple sud américain à travers cette petite fenêtre ouverte sur la toile. Ca réchauffe d’autant plus le coeur que dans notre nomadisme on se sent parfois un peu seuls tous les deux puisque les rencontres sont forcément éphémères.

  6. tGomas dit :

    Bon ben voilà, les photos sont en ligne. Pour rappel et ceux qui n’avaient pas remarqué je ne prend pas le temps de les commenter, donc le seul commentaire disponible c’est le titre, qui s’affiche en cliquant sur détail ou en passant la souris sur la vignette de la photo à droite ou dans la mosaïque.
    Maintenant je vais pouvoir finir tranquillement le récit de notre randonnée et puis préparer les photos qui correspondent.